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Écrans et Enfance : Au-delà des images alarmantes, des parents en attente de validation...



L'utilisation excessive des écrans représente un risque indéniable pour le développement psychosocial des enfants, un constat partagé par de nombreux experts. Malheureusement, certains programmes télévisés abordent cette problématique de manière sensationnaliste, générant ainsi la peur et stigmatisant les familles les plus vulnérables. La conclusion de ces productions télévisuelles est sans appel, le problème c'est l'écran et la solution est le sevrage total. Ci-joint le lien d'un documentaire de zone interdite diffusé en France et sur lequel le site "Arrêt sur images" a réalisé une émission.




Arrêt sur images, un média qui traite les faits de société par le prisme de leur traitement médiatique.


Dans l'émission du 29 septembre 2023, Béatrice Kammereret, Anne Cordier et Sylvie Dieu-Osika débattent justement du traitement médiatique sur cette question de santé publique. Je vous invite vivement à regarder cette émission et à vous abonner à cette chaîne indépendante (des prix très abordables pour les revenus les plus modestes) .


La déconstruction du discours médiatique est nécessaire pour permettre aux personnes concernées par cette problématique de ne pas se sentir trop mal et trop coupable après le visionnage de tels programmes.

L'objectif d'une forte audience n'est pas vraiment compatible avec une finalité de prévention et de santé publique. Il arrive en effet qu'à vouloir résoudre des problèmes nous finissions par les renforcer !








Quand la solution renforce les problèmes !


Un peu plus loin dans le documentaire de Zone interdite, une mère accepte d'être filmé avec ses enfants qui ne décrochent pas une seule seconde de leurs écrans. Elle déclare que c'est la seule solution pour elle de pouvoir continuer à accomplir les tâches de la vie quotidienne et de continuer à vivre. Le focus est mis sur l'utilisation néfaste des écrans, la mère de par son témoignage vient étayer la thèse de départ de l'émission avec comme toile de fond des jugements moraux dissimulés sur la façon d'éduquer ses enfants.


Le fait d'accepter de témoigner face caméra ne vient-il pas dire autre chose de son besoin de reconnaissance et sa volonté d'être validé dans son rôle de mère ?


La violence de cette exposition médiatique à l'emporte-pièce et le sentiment de honte et de culpabilité qui en ressort ne nous suffisent-ils pas pour comprendre la détresse de cette maman et son besoin urgent d'être soutenu ?


Croyez-vous une seule seconde que le seul fait de prescrire un arrêt total des écrans pour ses enfants contribuera à l'amélioration de sa situation familiale ?


Nous pensons que ces émissions sensationnalistes et les professionnels de la santé qui y participent contribuent à stigmatiser les plus vulnérables. À vouloir résoudre le problème de l'exposition des enfants aux écrans, il se trouve qu'ils finissent par renforcer des problèmes connexes tels que le sentiment d'incompétence et de négligence parental.


La prévention des risques d'exposition aux écrans ne devrait-il pas passer par le renforcement des compétences parentales existantes ?


L'addiction aux écrans et l'exposition à des contenus inadaptés représentent des risques certains mais stigmatiser les parents qui font de leur mieux dans des situations socio-économiques désavantageuses est encore plus préoccupant pour le devenir de nos enfants.


Le débat sur les écrans a toujours existé et le traitement médiatique est souvent le même. En parlant de causalité (et non de corrélation) entre la consommation d'écrans et les troubles du développement, les médias stigmatisent certaines catégories de personnes, renforçant ainsi les inégalités sociales. Nous nous interrogeons : une émission de grande écoute aborderait-elle de la même manière (problématique) le cas d'un enfant de classe supérieure utilisant ses écrans à longueur de journée pour coder et créer de nouveaux programmes tout en jouant aux jeux vidéo en ligne ?


L'institut de l'approche orientée solution et la présomption de compétence...



Dans nos activités de suivi psychosocial au sein de l'institut AOS nous souhaitons redonner le pouvoir d'agir aux personnes que nous accompagnons en encourageant la validation des compétences parentales existantes.


Nous parlons de "présomption de compétence" pour définir le regard que nous portons sur les parents et les individus en général.


Ainsi, nous ne croyons pas aux injonctions de sevrage total des écrans, nous parions sur le fait que les parents (à condition qu'ils soient bien accompagnés) seront bientôt en mesure de proposer des contenus visuels et des activités favorables au développement psychosocial de leurs enfants.


Mais surtout, nous croyons que derrière cette question de santé publique et ces habitudes inquiétantes de relation aux écrans se cachent dans la plus grande majorité des cas des personnes souhaitant se sentir reconnu comme compétent et acteur dans leur rôle de parent.


En conclusion, nous disons qu’au-delà des débats médiatiques et des images alarmantes, il est temps de promouvoir une approche constructive face à l'utilisation des écrans par les plus jeunes.


En validant les compétences parentales et en encourageant les alternatives singulières, nous souhaitons au sein de l'institut de l'approche orientée solution proposer un environnement où le développement psychosocial des enfants est soutenu, sans stigmatisation inutile des parents.




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